Partager le travail, c'est changer le travail.
T. Thomas
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INTRODUCTION
Oui, il faut, encore et encore, revenir sur la question dite du temps de travail . Parce que c'est à partir d'elle qu'il est possible de poser un diagnostic véritable, et donc des solutions, au problème de la crise, et son cortège de chômeurs et d'exclus.
Cela n'échappe pas aux experts médiatisés et stipendiés qui assurent régulièrement, jour après jour, la tâche de faire miroiter de mirifiques réformes aux yeux des amateurs de solutions faciles, sans peine et sans douleur.
Fleurissent donc ces charlatans qui prétendent que le capitalisme peut permettre, à chacun ou presque, à la fois de travailler moins et de gagner autant, ou presque.
Renaissent les gentils utopistes qui inventent de nouveaux modes de distribution plus équitables, allant jusqu'à imaginer un capitalisme sans du salariat, mais avec revenu garanti. C'est, on le sait, une vieille tradition idéaliste que de revendiquer une justice sociale distributive en décrétant l'abolition du salariat ou du profit ou d'autres "méfaits", comme s'il ne s'agissait que de défauts, de "catégories" économiques remplaçables à volonté par d'autres, et non d'expressions nécessaires de rapports de production particuliers. Les "distibutistes", par exemple, ne s'embarrassent guère de problèmes aussi délicats tels que le fait que la place de chacun dans la distribution dépend de celle qu'il occupe dans la production, ou même simplement de la question de la nature de classe de l'Etat.
A vrai dire, tout est d'abord question de diagnostic. On sait qu'une force essentielle du capitalisme est qu'il apparait dans la vie courante comme le contraire de ce qu'il est dans ses racines . Il faut donc, pour le diagnostic, en retourner à la science, qui seule peut dire les causes profondes des phénomènes apparents. En ce domaine c'est K. MARX qui l'a créée. Pour ce qui est de la thérapie, la science ne peut pas en décider puisque c'est une histoire de libération que les hommes construiront et inventeront. Mais ils ne pourront construire qu'en ayant fait l'inventaire des matériaux dont ils disposent pour ce faire, autrement dit des conditions matérielles qui déterminent les potentialités et les limites de cette libération.
MARX n'a guère été prolixe sur ce problème. Mais, dans la mesure où il a néanmoins esquissé les axes d'une transition du capitalisme au communisme, nous aurons à observer, dans la deuxième partie de ce travail, le caractère contradictoire de certaines de ses propositions avec ses propres découvertes.
(Avertissement: en ce qui concerne les notes, E.S. sera utilisé pour "Editions sociales", les chiffres I, II, etc. pour les tomes. De même Pl. pour "Pléïade" (I, II, etc.), Gr. pour "Grundrisse".)